Confessions d'une Dunmer adepte du skouma
Il n'y a rien de plus révoltant pour un Dunmer que d'assister au spectacle désolant d'un autre Dunmer réduit à l'état d'esclave par ce dérivé du sucre de lune connu sous le nom de " skouma ". Et rien n'est plus écoeurant que d'écouter les récits pathétiques d'humiliation et de dégradation des victimes de cette puissante drogue.
Alors, pourquoi dois-je me forcer à vous relater mes souffrances et mon mal ?
Parce que j'espère que, si je fais part de mon histoire, tous sauront qu'il est possible de s'en sortir. Et parce que je souhaite que ceux qui sont victimes de cette drogue puissent, à la lecture de ce récit, savoir quel était mon désespoir et comment je suis parvenue à me ressaisir et à me libérer de mes propres chaînes.
Parce que, pour la plupart des Khajiits, il n'existe aucun remède au skouma et qu'un esclave de cette drogue demeure à tout jamais sous son emprise. Parce que cette affirmation est connue de tous, on considère qu'elle est vraie. Mais elle est erronée, et j'en suis la preuve vivante.
Il n'existe pas de traitement miracle. Il n'y a pas de potion à prendre et aucune incantation magique ne vous libérera des sensations générées par ce poison qui coule dans vos veines.
Mais c'est en comprenant le plaisir que procure cette drogue, en acceptant le fait qu'on le recherche activement et en ignorant la honte que l'on ressent à l'idée de ne pouvoir s'en passer que l'on finit par atteindre un état permettant de choisir entre espoir et désespoir.
En bref, seules la connaissance et l'acceptation de ce mal peuvent permettre à l'esclave de trouver la clé de ses entraves et de se libérer.
[Le récit de Tilse Senda fait découvrir au lecteur son engouement initial pour le skouma, son obsession de l'extase, puis sa lente dégradation physique et mentale. Au fur et à mesure de l'histoire, elle montre au lecteur que le désespoir provient de la certitude inconsciente du drogué, que seul un individu fou ou désespéré peut tomber sous l'emprise du skouma et que, par conséquent, une telle personne ne peut accepter de renoncer aux délices du skouma. Tilse Sendas démontre que l'espoir de rédemption existe toutefois, à partir du moment où le drogué atteint le stade où il ne se méprise plus. Et, contre toutes les croyances actuelles, elle affirme qu'il n'est pas évident que le drogué doive absolument renoncer à la drogue mais que ce n'est qu'un des choix qui lui sont offerts. L'hypothèse de Tilse Senda selon laquelle la dépendance au skouma n'est pas nécessairement un signe de faiblesse morale ou personnelle est essentielle pour établir qu'un traitement est possible, mais elle n'est pas vraiment du goût des éléments conservateurs de la société dunmer.]